Farid
Chopel est mort
Le
comédien, à la silhouette dégingandée
et élégante, est décédé
à l'âge de 55 ans.
Le comédien et chanteur Farid Chopel, décédé
dimanche 20 avril à l'âge de 55 ans, avait marqué
les années 80 de sa longue silhouette gracieuse et
burlesque, avant de sombrer dans les excès jusqu'aux
portes de la folie.
"Il
nous a quittés dimanche à Paris à 16h30
des suites d'un cancer foudroyant", a annoncé
son attachée de presse, Michelle Latraverse, précisant
que la maladie avait été diagnostiquée
très récemment, lors de son hospitalisation
il y a quatre semaines.
Lancé
en 1981 par la pièce "Les Aviateurs" dans
laquelle il jouait avec Ged Marlon, après ses débuts
seul en scène en 1978 dans "Chopelia", Farid
Chopel, dont le jeu s'apparentait au mime et à l'expression
autant qu'à la danse, avait rapidement enchaîné
les tournages avec la bande du Splendid notamment ("La
Femme de mon pote", "Sac de Noeuds") ou Marco
Ferreri ("Le Banquet", "Le Carne").
Mais
davantage encore que la vingtaine de films auxquels il a prêté
sa silhouette à la Buster Keaton, c'est sa prestation
dans les spots pour l'eau Perrier qui l'avait inscrit dans
le paysage de ces années-là.
"C'est dingue ce qu'elle a marqué cette pub,
j'ai l'impression d'avoir tourné Ben-Hur !",
remarquait-il en 2004 dans Le Parisien. Cinéma, théâtre,
chanson, c'est alors la fiesta à tous les étages
pour ce fils d'immigrés algériens, né
le 4 décembre 1952 à Paris, élevé
par sa mère et sa grande-mère et scolarisé
chez les frères où il excelle, y compris en
catéchisme, note son site officiel (farid-chopel.com).
En
1984 il revient au théâtre avec "Le Cri
de la Girafe", seul animal de la création à
n'émettre aucun son, rappelle-t-il alors. Figure de
la vie parisienne, entouré et fêté, il
se trouve d'ailleurs en vacances avec Coluche quand l'amuseur
décède dans un accident de moto en 1986.
Au
début de l'année 1992, il donne encore l'un
de ses one man-show entre l'étrange et le burlesque,
"El Perro", dans la petite salle de la Maison de
la Culture de Bobigny.
Mais
les excès transforment la fête en cauchemar.
Chopel quitte la scène, s'éclipse derrière
les drogues et l'alcool. Abonné aux ambulances, aux
services d'urgence et aux gardes à vue, l'artiste se
ressaisit au bord du goufre. Après une cure de désintoxication,
il était devenu sobre depuis 2000 et "ne buvait
plus une goutte d'alcool" confirment ses proches. Ce
qui avait permis en 2003 son retour en scène pour le
one man-show "Le Pont du milieu", qu'avait accueilli
une critique bienveillante et enthousiaste. Il y retraçait,
avec tendresse et autodérision, les différentes
étapes de son existence.
De
ses épreuves et de sa renaissance, soutenues par sa
compagne Brigitte Morel, danseuse et metteur en scène,
il avait fait avec elle le récit en 2005 - "Et
je danse encore" (Editions Privé). "A force
de jouer la comédie, on finit par croire que la vie
est une farce. Mais il faut y croire, il faut y croire",
confiait-il.
La
même année il apparaissait dans le fim de Richard
Bohringer, "C'est beau une ville la nuit" et dans
celui d'Alain Robbe-Grillet, "C'est Gradiva qui vous
appelle".
Une
dernière fois en 2007, Farid Chopel a incarné
le rôle d'un ouvrier à la retraite en banlieue
parisienne, qui décide de rentrer au pays, en Tunisie.
"Un si beau voyage", du réalisateur Khaled
Ghorbal, n'est pas encore sorti.
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