
Durée : 2h17
Mohamed, ouvrier
à la retraite, vit dans un foyer de travailleurs
en banlieue parisienne.
Il se trouve contraint de quitter sa chambre et décide
de rentrer en Tunisie, son pays dorigine quil
na plus revu depuisde longues années ...
Mohamed
: Farid Chopel
Pilar : Assumpta Serna
Karim : Abdelhafid Metalsi
Mansour : Aboubacar Eros Sissoko
Le médecin : Huguette Maillard
Leila : Awatef Jendoubi
Le directeur du foyer : Olivier Rabourdin
Le chauffeur de louage : Chedly Arfaoui
Hechmi : Ahmed Snoussi
Amor : Amor Boussaffaa A
Fiche technique
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Khaled
GHORBAL
Venu du théâtre, Khaled Ghorbal,
cinéaste franco-tunisien, a dabord
suivi une formation dacteur avant de diriger
une troupe dart dramatique dans son pays
dorigine, la Tunisie.
De retour en France, il soccupe pendant
dix ans de salles de cinéma dArt
et dEssai à La Courneuve et à
Stains, en banlieue parisienne. Puis, il fut
cofondateur et coordinateur national du dispositif
«Ecole et cinéma, les enfants
du deuxième siècle»
initié par le CNC (Centre National de
la Cinématographie) et léducation
nationale.
Son
premier court-métrage remporte un franc
succès, confirmé par son premier
long-métrage Fatma qui remporte
de nombreux prix tant en France quà
létranger.
Par sa double appartenance, il développe
une sensibilité particulière à
propos de son pays dorigine, la Tunisie,
ainsi que sur son pays daccueil, la France.
Filmographie
Fatma
(2002)
Prix art et essai, Quinzaine des réalisateurs
Festival de Cannes 2001
C.M. El Mokhtar - (Lélu)
1996
Sélection officielle Festival de Venise
1996
Mention spéciale du Jury,
Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand
1997
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Khaled
Ghorbal : Réalisation et scénario
Valérie Saas-Lovichi, Fred Bellaïche,
Geoffroy Grison : Producteurs
Jacques Besse : Image
Andrée Davanture : Montage
Médéric Collignon : Musique
Sandra Castello - Hamadi Boulares : Décors
David Ritt - Elisabeth Paquotte - Eric Tisserand :
Son
Claire Fraïsse - Nadia Anane : Costumes
Manuela Taco : Maquillage
Elisabeth Paquotte : Montage son
Eric Tisserand : Mixage
Elyes Zrelli - Fabienne Chauveau : Assistants réalisation
Bouchra Fakhri : Casting
Jean-Paul Guyon Hatem Ben Miled : Directeurs
de production
Abdelaziz Ben Mloukla et Khaled Ghorbal : Coproducteurs
Yoko Films, Shilo Films : Production
CTV Tunisie, Les Films Bleus : Coproduction
Avec la participation de:
Canal +, CinéCinéma, TV5 Monde, :
Centre National de la Cinématographie,
Agence Nationale pour la Cohésion Sociale
et lEgalité des Chances (ASCE), Région
Ile-de-France,
Fonds dAction et de Soutien à lIntégration
et à la Lutte
contre les Discriminations, Conseil Général
du Val-de-Marne,
Ministère de la Culture Tunisien,
Organisation Internationale de la Francophonie.
France - Tunisie 2007 Durée 137 minutes
1.85 - dolby SR Visa 112 565
Distribution
Les acacias, 122 rue de la Boétie - 75008
acaciasfilms@wanadoo.fr
Presse
Monica
Donati
01 43 07 55 22
monica.donati@mk2.com
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« Lexil,
la mort des siens,
La perte de lamour...
On les a tous pesés.
Lexil est le plus lourd. »
Note
d'intention
Khaled Ghorbal
La
traversée de la vie, lexil, la mort, aussi
celle que lon peut se donner, sont des sujets qui
mhabitent de longue date et je ressentais le besoin
den faire un film, un jour.
La proposition de ce film na nullement la prétention
dexprimer une quelconque maturité ou clairvoyance.
Le désir profond de plonger, de vivre ce voyage et
daborder ces questions, sest imposé à
moi comme une évidence.
Cest à travers Mohamed, ce personnage simple
et complexe, comme peut lêtre la vie, que je
propose de partager ces questionnements.
Ce film aurait pu sintituler : Les derniers jours
de la vie de Mohamed. Le choix dUn si beau
voyage me semble plus juste et plus proche du personnage
et de la manière dont je traite le sujet. Les questions
abordées sont graves, lhistoire de ce personnage
est douloureuse, mais jai choisi de les donner à
voir sans drame.
Mohamed ne se lamente pas : il vit dignement du mieux quil
peut. Humble, mais aussi lucide et orgueilleux, il se sait
en décalage. Exilé en France, pays aimé,
il se sent aussi exilé en Tunisie, pays de sa chair,
quil a quitté depuis longtemps, et maintenant
exilé dans son propre corps, un corps usé,
qui ne tient plus.
Ce
sentiment dexil, sa quête dêtre
en accord avec lui-même, donnent à sa solitude
un relief particulier qui le conduit à prendre la
décision de braver un tabou extrême, celui
de se donner la mort.
Pour retracer le parcours de cet homme, pour peindre sa
solitude, jai choisi de prendre le temps de son intériorité
pour être à la mesure de son destin.
Limage se devait dêtre sobre, dépouillée
parfois, une image élaborée, mais pudique,
qui rende compte de sa trajectoire, de son choix, et de
sa dignité. Limage est celle que le regard
de Mohamed porte sur les gens et les choses.
Dans cette première partie où la solitude
est très présente, la joie de vivre a aussi
sa place. Car au fil du temps, Mohamed sest mis à
aimer la France : là, il a trouvé une vie
à laquelle rien ne le destinait. Il a aimé
cette femme, Pilar, il sest mis à dessiner,
il a fait un choix de vie loin des pesanteurs familiales
et sociales de chez lui.
Ensuite,
dans la traversée de la Tunisie, limage est
celle de la redécouverte des gens et des espaces.
Cest une redécouverte sensuelle avec le réveil
de sensations nettes venues de lenfance mais aussi
brouillées parfois, mises à distance par un
sentiment dexil intérieur et la raison qui
le ramène dans son pays : y mourir.
Dans la dernière partie, où Mohamed se retrouve
enfin, dans une certaine paix, limage ne pouvait être
que celle de la fusion possible du personnage avec le désert.
Un si beau voyage ne se veut pas tant la chronique ordinaire
dun ouvrier immigré quune fable sur lexil
et la solitude, un hommage à tous ceux qui vivent
« à côté » de chez eux,
et bien souvent deux-mêmes, en décalage.
Khaled
Ghorbal

Ma
rencontre avec Farid Chopel
A notre première rencontre, lémotion
était forte. A ce jour, elle reste aussi vive.
Nous avons travaillé pendant un an avant le tournage,
à raison de deux à trois séances par
semaine.
Ces moments nous ont permis de nous rapprocher de plus en
plus.
Lors de nos séances de lecture et danalyse
du scénario, nous avions des échanges intenses
sur différents sujets, ce qui nous permettait daller
très loin dans la lecture d«entre les
lignes» et de construire ainsi le personnage petit
à petit, dans un cheminement mutuel, en confiance.
Farid aimait à travailler ainsi et autant. Cétait
nouveau pour lui, me disait-il.
Il était conscient que le film reposait sur lui essentiellement.
Sa modestie, son professionnalisme, son acharnement au travail
et sa capacité découte, qualité
essentielle de lacteur à mes yeux, nous ont
permis daller au bout de laventure.
Il partageait avec les autres, mais il aimait aussi être
seul. Aussi à mesure de lavancement du tournage,
particulièrement dans la deuxième partie,
en Tunisie, il sisolait de plus en plus comme sil
fusionnait avec le personnage, Momo, qui sisolait
de plus en plus de la vie.
Puis dans son lit dhôpital, Farid me disait
que Momo ne lavait pas encore quitté.
Farid est mort peu de temps après le tournage.
Etrange, ce rapport fiction-réalité.
Ma rencontre avec Farid est lune des plus exceptionnelles
de ma vie.
Jen suis très heureux.
Khaled
Ghorbal.
En
découvrant le film de Khaled Ghorbal «Un si
beau voyage», jai bien sûr été
bouleversée.
Quand jai vu le film en projection privée,
mon compagnon Farid Chopel, venait à peine de mourir.
De sa vraie mort. Et dans ce film, où il incarne
tout au long des images, un personnage, a priori très
éloigné de ce quartistiquement on connaissait
de lui, jallais encore le voir mourir.
Pourtant, lémotion que jai ressentie,
aussi violente et profonde quelle ait pu être
ce jour-là, nétait pas due seulement
à cette coïncidence. Farid fut sur la scène
un merveilleux artiste doté dune présence
immense. Plus quun humoriste, cétait
un poète, un danseur inspiré pétri
de grâce et délégance
mais
quand même follement drôle. (...)
Farid a rencontré et a aimé le personnage
du film qui est en vérité très proche
de lhomme quil était dans la vie. Un
homme simple et léger, courageux, secret, authentique.
Je suis tellement heureuse que Farid ait pu faire ce film
avant de sen aller. Ce film abrupt et beau qui me
semble navoir eu quun seul but : faire éclater
aux yeux, faire exploser au coeur, la grandeur et le dérisoire
de notre condition humaine, si belle, si pleine de désir
et si déchirante.
Brigitte
Morel, auteur & metteur en scène, compagne de
Farid Chopel
Dans
la presse
La
critique de Gilles Botineau
Une
fois n'est pas coutume, voilà enfin un titre qui
ne trompe pas sur la « marchandise ».
Pour son deuxième long-métrage, Khaled Ghorbal
choisit d'évoquer les derniers jours d'un homme,
fatigué par la vie. Mais bien loin du mélodrame
classique, le cinéaste nous offre une vision poétique
de cette mort annoncée, obligeant le spectateur à
ressentir des émotions inhabituelles en de telles
circonstances.
Rappelons également que le comédien Farid
Chopel, héros de cette incroyable histoire, est décédé
peu de temps après le tournage. Un si beau voyage
se regarde alors avec beaucoup d'émotions et offre
plusieurs possibilités de lecture...
>
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